Allez petit cadeau
Un extrait reprenant très largement une réponse de maitre Guillaume introduisant notre cher Loki
On y retrouve des éléments descriptifs interessants et qui pouvaient manquer...
Le soleil se lèvait à peine. Loki méditait à la proue d'un esquif, navire marchand typique du Peuple de la Mer, qui file au-dessus de l'eau. Les alizés faisaient claquer les grand-voiles tandis qu'il respirait à pleins poumons les embruns de ce vaste océan aux reflets azurés qui semble s'étendre jusqu'à l'infini. Ce bateau était rempli d'immigrants de son peuple qui, contraints de quitter la misère et la famine qui règnent dans leurs archipels à la suite de la guerre, se rendaient sur le continent avec l'espoir de trouver du travail pour envoyer de l'argent et des vivres au pays...
Loki était à la fois révolté et meurtri de voir son peuple autrefois si fier et aujourd'hui tellement diminé. Il en voulait aux chefs d'avoir trop rapidement signé la paix mais il savait aussi qu'ils avaient fait preuve de sagesse. La puissante armada spatiale des royaumes de Magel avait balayé la flotte pourtant chèrement acquis auprès de Sculp.
Alors que la célèbre Voie Côtière se dessinait au loin, tel un mirage bleuté, Loki se remémorait la première guerre entre son peuple et les royaumes dont elle avait été le théâtre. Il y avait plus de dix ans, des centaines de milliers d'hommes et de femmes du Peuple de la Mer avaient entrepris de s' installer le long de ces côtes. Ils avaient commencé à construire des fermes et à faire pousser des céréales, vivant paisiblement sur des terres fertiles et accueillantes comme ils n'en avaient jamais vu nulle-part auparavant.
Mais, poussés par les nobles qui avaient ainsi été dépossédés de leurs propriétés, le doge de Nyt, les rois de Loum, d'Ijvawss et d'Ahzuwd avaient alors assuré que ces barbares seraient écrasés et repoussés à l'océan avant l'arrivée de l'automne. Ils dépêchèrent leurs puissantes armées qui marchèrent bientôt en direction de la Voie Côtière, mais cette guerre se transforma rapidement en un véritable bain de sang tandis que l'hiver approchait à grands pas... Ils n'avaient visiblement pas prévu une telle résistance.
C'est alors que le couronnal de Calmka, qui avait jusqu'alors refusé de prendre part à cette guerre, fut finalement convaincu par les autres souverains de leur apporter son aide afin de porter un coup fatal à leur ennemi. Il pris alors la tête de sa grande armée en compagnie de ses mages de combat royaux, il pouvait également compter sur feu le général Jarkeld et sur le jeune lieutenant Armand, qui allait par la suite devenir l'un des héros de cette guerre et être promu au grade de capitaine.
S'ensuivirent de terribles affrontements qui resteront à jamais gravés dans l'histoire de Magel. Jarkeld se fit tuer au combat et il ne resta bientôt plus qu'Armand et sa célèbre compagnie de chevaliers pour s' interposer . Ni le froid ni la famine qui touchait n'avaient entamé leur courage et leur détermination, ils flanquaient une sacrée frousse aux soldats car ils n'avaient plus rien à perdre et étaient prêts à se battre jusqu'au bout, seulement guidés par l'énergie du désespoir...
On rapporte que le couronnal hésita longuement avant de se décider à déployer ses mages, mais il dut s'y résoudre afin de préserver la vie de ses hommes. Il demanda alors au lieutenant Armand de disposer ses troupes le long des collines bordant la Voie Côtière et lança ses mages face
aux guerriers. Les mages étaient tout au plus une vingtaine contre près d'un millier d'hommes armés et sur-entraînés. Ils unirent leurs forces pour invoquer les forces de la nature et envoyèrent des élémentaux de feu et des golems à la rencontre des barbares, puis ils en appelèrent à la foudre qui s'abattit et les décima par centaines. Pour finir, le lieutenant Armand descendit des collines avec ses troupes et encercla les survivants qui durent s'enfuir à la nage pour regagner leurs bateaux. Ce fut une défaite cuisante et humiliante qui devait mener dix ans plus tard à une seconde guerre...
Le bruit des sirènes du port tira Loki de ses pensées. Alicarne, ancienne cité franche de l'OC cédée au Peuple de la Mer en guise de lot de consolation. Une métropole côtière flanquée au pied d'une grande chaîne montagneuse aux sommets enneigés. En l'espace de quelques mois seulement et avec l 'arrivée de nombreuses vagues d'immigrés, sa population avait pratiquement doublé pour s'établir aux alentours de deux millions d'habitants. Grâce à son immense port marchand, cette ville était résolument tournée vers la pêche et l'exploitation des nombreuses richesses maritimes de cette région de Magel.
Alicarne se situait le long de la Voie Côtière, un carrefour stratégique pour tous les royaumes désireux d'établir des routes commerciales par voie maritime. Autrefois administrée par un maire, elle était à présent dirigée par un chef tribal nommé Khandar, sûrement l'un des hommes
les plus honnêtes et respectés du Peuple de la Mer.
Depuis que l'OC s'en était retirée, Alicarne faisait office de nouvel eldorado.